01/03/2013

A quoi joue Rio Tinto Alcan ?

C'est malheureusement la première question qui vient à l'esprit en lisant Le Monde de ce jour et l'article très documenté et consacré à la vente de l'usine Mauriennaise par RTA...

Petit rappel: Le constat sur l’état de l’industrie européenne ne laissait pas beaucoup d’espoir à l’usine de St Jean de Maurienne : sur plus de 30 alumineries en 2000, moins de 10 auront survécus 15 ans plus tard. Et notre usine ne devait pas, a priori, en faire partie.  Après avoir laissée l'outil industriel se dégrader depuis plusieurs années par un manque chronique d'investissement, après avoir fait croire aux élus locaux que le seul problème au maintien de l’activité était le tarif de l’énergie, Rio Tinto avait finalement menacé l'année dernière de fermer Saint Jean de Maurienne.

Invité lors de la campagne sur le site par les élus locaux convaincus de l’absolue nécessité de se battre pour la filière, Arnaud MONTEBOURG a contraint Rio Tinto à rechercher un repreneur pour Saint Jean de Maurienne dès sa prise de fonction.

Après l’espoir né de la rencontre du 13 février dernier, l’inquiétude grandit à nouveau dans la population au fur et à mesure que le temps passe et que Rio Tinto se tait. 

 Le MONDE:
" Cela dure depuis trop longtemps, assure un proche des négociations. Rio Tinto dispose depuis plusieurs semaines d'offres de reprise sérieuses et ne s'est toujours pas prononcé, ce n'est pas normal. "
Dans l'entourage de l'exécutif - discret jusqu'à ces derniers jours -, on s'interroge sur la réelle volonté du groupe basé à Montréal (Québec) de céder l'usine de l'ex-Pechiney. " Ils voudraient enfumer tout le monde pour fermer qu'ils ne s'y prendraient pas autrement ", craint un connaisseur du dossier.
 Officieusement, deux offres de reprise auraient été déposées, qui concernent le site de Saint-Jean-de-Maurienne mais aussi celui de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), où se trouve une fonderie de 40 salariés, qui fabrique notamment des fils en alliage d'aluminium très recherchés.
Selon nos informations, le premier repreneur à s'être manifesté, dès l'été 2012, serait un ancien cadre de Pechiney, Jean-Paul Aussel, soutenu par Equistone Partners Europe, un fonds d'investissement qui appartenait à la banque Barclays avant de prendre son indépendance en 2011. Contacté par Le Monde, M. Aussel, qui a passé vingt-cinq ans chez Pechiney et possède une société de conseil, Initiatives et Projets Industriels, n'a pas donné suite à nos appels.
L'autre repreneur est l'industriel allemand Trimet, comme l'ont révélé Les Echos le 13 décembre 2012. Grosse entreprise familiale spécialisée dans l'aluminium, ce fleuron du Mittelstand germanique possède sept usines outre-Rhin et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros en 2011.
Si les deux offres sont estimées " crédibles " à Bercy, elles divergent néanmoins sur plusieurs points. Sur le plan financier, tout d'abord. Contrairement à une cession classique, où c'est celui qui offre le plus d'argent qui l'emporte, les enchères se font ici de manière négative. " Compte tenu des frais de dépollution du site, c'est RTA qui doit verser de l'argent au repreneur et non l'inverse ", explique un spécialiste.
A ce petit jeu, c'est M. Aussel et le fonds Equistone qui seraient les moins gourmands. " Ils réclament 10 à 20 millions d'euros de moins que Trimet sur la centaine de millions que devrait verser RTA ", croit savoir un proche des négociations.
A l'inverse, Trimet, conseillé par BNP Paribas sur ce dossier, serait mieux-disant sur le plan social : le groupe s'engagerait à garder les 508 salariés de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin quand M. Aussel aurait demandé à RTA de conserver une centaine d'employés. A charge pour le groupe anglo-canadien de leur trouver un point de chute ou de s'en séparer.
 Dans les deux offres, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) serait mis à contribution à hauteur de 20 % à 30 %. " Mais à la condition que le projet retenu soit viable économiquement ", nuance-t-on au sein du FSI.

Assez tergiversé! Maintenant pour Saint-Jean-de-Maurienne, pour la Vallée, l’avenir de la filière aluminium en France, il faut que Rio Tinto annonce les choses, qu’il fasse la transition, en privilegiant la meilleure offre pour le territoire.

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