05/06/2011

Désengagement de la SNCF : La triple peine pour les collectivités territoriales.

Ce n’est un secret pour personne : les dernières années ont été éprouvantes pour l’emploi en Maurienne, et en particulier pour l’emploi industriel. 95 suppressions d’emplois à Spirel, 153 à l’usine Rio Tinto Alcan, 50 en cours à Métaltemple, combie encore à Gate France… La liste est malheureusement longue et les créations ne couvrent pas les suppressions.

Mais il est une autre entreprise, en partie nationale, qui depuis les années 90 dégraisse sans que cela n’émeuve trop, il s’agit de la SNCF. Et là aussi les chiffres parlent d’eux même : plus de 300 emplois perdus rien que sur le site de Modane, 40 de plus en 2009, et vraisemblablement une quinzaine cette année à St Jean de Maurienne.

Cette fois ci encore, il ne s’agit plus de suppressions après départs en retraite, mais de vraies suppressions d’emplois, avec mutation des salariés, souvent jeunes et formant des couples avec enfants, hors de notre vallée.
Avec mes collègues de Modane nous tirons le signal d’alarme depuis un certain temps sans être particulièrement entendus.

A cela il faut ajouter l’incroyable perte de recettes fiscales dont ont été victimes les communes recevant les emprises ferroviaires : une diminution de 75% des recettes issues de la réforme de l’ancienne taxe professionnelle en un an, du jamais vu !

Le résultat immédiat de ce désengagement, au delà de la dégradation du service, c’est l’avenir du fond de vallée qui s’assombrit avec les classes qui se vident, entraînant les suppressions de postes dans l’Education Nationale, les friches ferroviaires qui n’en finissent plus de s’étendre le long de la voie ferrée, qui ne voit plus passer que des trains qui bientôt ne s’arrêteront plus.

Voila ce que j’appelle la triple peine : pertes d’emplois, pertes de ressources, mort à petit feu du territoire.
Il faut impérativement que l’Etat, actionnaire de la SNCF, impose d’autres vues, d’autres voies, qu’il y ait une vision globale de l’aménagement du territoire.
Lyon, Paris et Marseille n’ont pas vocation à recevoir l’ensemble des services de la société. Certes, on ne travaille plus au XXIème siècle comme au XIXème, mais à l’heure d’Internet et de la société de l’informatique et des nouvelles technologies, ce qui se fait dans un bureau en ville peut se faire ici.

Nous voulons de véritables avancées et non que l’on nous fasse patienter dans l’attente du prochain dégraissage, comme c’est le cas aujourd’hui. Nous voulons une véritable politique foncière et environnementale qui permette de libérer les terrains inoccupés et à l’état de friche, sans spéculation envers les communes. Nous voulons des abords de gares nettoyés et en phase avec les projets touristiques.

C’est dans cet esprit que nous demandons un moratoire sur les suppressions de postes en Maurienne, tant que d’autres solutions de redéploiement de l’emploi sur les sites impactés ne sont pas proposées et mises en œuvre.

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