L’affaire DSK a eu comme conséquence pour le canton de Modane la fin immédiate de la couverture médiatique de la soi-disant invasion tuniso-libyenne de la France et de l’état de siège dans la cité frontalière. Comme quoi, la vague d’immigrés clandestins ne devait pas être d’une violence fantastique.
Ce qui frappe dans cette affaire DSK, ce n’est pas tant les faits reprochés au mis en cause que le traitement de l’affaire par les média, et les réactions disproportionnées d’une certaine caste parisienne.
Oui, la télévision américaine en fait toujours trop; oui, DSK a droit à la présomption d’innocence comme tout mis en cause. Mais je suis particulièrement révolté par les propos de Jean François Kahn ("le troussage de soubrette"), de Jack Lang («il n’y a pas mort d’homme»), de BHL, et ceux sur le soi-disant manque de beauté de la victime présumée (dixunt les avocats américains de DSK).
Je bondis quand j’entends certains jurer que la justice dira si DSK est coupable ou non… Il faut ouvrir les yeux : la justice américaine est peut-être transparente, mais elle est loin d’être exemplaire. Il y a bien une justice pour les riches et une autre pour les pauvres.
Il suffit de voir les chiffres et statistiques des condamnations à mort aux USA et leurs applications : les WASP (white anglo-saxon protestant, et non "we are sexual perverts !) y sont ultra minoritaires, quand les afro-américains et les latinos y sont surreprésentés.
Il y a 2,3 millions de prisonniers aux Etats-Unis pour 300 millions d’habitants, soit 0.7% de la population contre 65 000 prisonniers en France pour 65 millions d’habitants, soit 1 pour mille : cherchez l’erreur !
Ce qui me révulse, c’est le fait que celui qui a de l’argent va pouvoir envoyer ses détectives afin de discréditer la parole de la victime. Là, la justice devient injustice !
DSK est peut être tombé dans un piège, il est peut être innocent; je préférerais qu’il puisse le prouver sans avoir besoin de démontrer que la victime ait pu omettre un point sur son formulaire de demande d’asile, sur sa déclaration d’impôts, ou qu’elle fait mal son tri sélectif.
Les détectives sont déjà à l’œuvre dans le village d’« Ophélia ». Chirac disait : « c’est beau mais c’est loin »; là on entend : « C’est très beau mais c’est le moyen-âge ». (Le Monde du 25 mai). Mariée à 15 ans à un cousin, veuve et jeune maman à 17 ans, Ophélia a quitté la misère de son village natal pour le nouveau monde, pour une vie meilleure…
Je ne souscris que très rarement à la théorie du complot. Si la présumée victime s’avère être la victime, Ophélia aura eu le courage de dénoncer les violences faites aux femmes qui restent bien trop souvent impunies. Les réactions dont je parlais plus haut nous prouvent que même dans nos sociétés occidentales la parole des femmes ne pèse pas aussi lourd que celle des hommes.
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