18/09/2009

Rio tinto alcan, le communiqué de presse de la CFDT.


La crise économique et la remise en compétitivité du site de
Saint Jean de Maurienne pour l’échéance 2012 ont généré de la part de la
direction des décisions lourdes de conséquences au niveau social,
économique, mais aussi pour l’avenir du site.
Ces décisions : Arrêt de la série F et de nombreuses cuves,
suppressions d’emplois, réorganisation du service maintenance et de
l’activité fonderie, lissage des congés (planification des congés)…
Le prix payé par le personnel est lourd surtout pour les plus
précaires (Intérimaires, personnel sous-traitant….

A la demande du CE une expertise comptable et économique a été
demandée sur la situation sociale et économique de l’entreprise.
Le choix du cabinet pour l’expertise a été proposé et adopté
par une majorité au CE.
Le rendu de conclusions de l’expertise notait entre autres que
la productivité devait augmenter, qu’une nouvelle organisation du travail
était nécessaire en intégrant le lissage des congés, proposition qui est à
l’origine du conflit actuel. Le CE majoritairement n’a pas remis en cause
ce rendu de conclusions.
Les décisions prises par la direction s’appuient en grande
partie sur le rendu de conclusions de l’expertise.

Pour sa part, la CFDT minoritaire au sein du CE, suite au rendu
de conclusions est intervenue afin que l’emploi ne soit pas la variable
d’ajustement par rapport aux actions engagées par la direction.
Pour la CFDT il faut garder la possibilité de fractionner les CP d’été. La
proposition de la direction s’est améliorée, mais il manque des critères
clairs et partagés par tous. Nous ne sommes pas contre la planification
les CP pendant les vacances scolaires, mais il faut garder de la souplesse
en dehors de ces périodes.

Aujourd’hui que constatons- nous ?
*Une baisse importante des effectifs : les plus touchés sont
les salariés précaires.
*Une mauvaise organisation du travail qui détériore les
conditions de travail. Malgré les interventions CFDT sur le maintien
à niveau de l’emploi personne ne s’est manifesté (la CFDT rappelle
qu’elle est minoritaire).
*Un conflit initié par la CGT, (qui dure depuis 55 jours) axé
uniquement sur le lissage des congés. Ce problème est réel il doit être
traité par la négociation dans l’intérêt et le respect des salariés et de
l’entreprise.

Cette action catégorielle et corporatiste est disproportionnée
par rapport aux problèmes d’emploi, et d’avenir du site.
La logique de conflits permanents sur des problèmes purement
catégoriels qui ne tient pas compte de l’intérêt collectif risque de
conforter et d’accélérer la logique de Rio/Tinto de fermeture du site de
Saint Jean de Maurienne et de mettre en péril le devenir de la filière
aluminium.

Pour la CFDT la situation est critique :
Fermeture de cuves, baisse des effectifs et de la production, perte
financière, chômage partiel en vue. Les décisions prises ont des
conséquences structurelles ce qui pose réellement l’avenir du site et de la
filière aluminium.
La direction a obtenu la paix sociale en finançant de façon
importante le budget social du comité d'entreprise St Jean de Maurienne
(pour ordre de grandeur: 1,5 Million d'euros). Elle est à ce jour
responsable de cette situation.
Cela a développé une culture corporatiste qui génère aujourd’hui des
conflits catégoriels permanents au détriment de l’intérêt collectif. Cette
situation implique aussi une responsabilité des différents acteurs du
territoire qui doivent prendre ouvertement une position par rapport à ce
contexte.

Face à cette situation la CFDT demande :
*l’ouverture de négociations sur l’organisation du travail en lien
avec l’emploi et le lissage des congés.
La mise en place d’un réel projet industriel de la filière
Aluminium en intégrant la recherche, le développement,
l’investissement et la production à haute valeur ajoutée.
*La création d’une cellule industrielle sur le territoire
Maurienne afin de définir une politique industrielle cohérente
s’appuyant sur des projets et sur le paritarisme.
La CFDT a élaboré différents projets industriels innovant et
structurant dont celui de Rio-Tinto/Alcan afin de pérenniser un socle
industriel sur le territoire Maurienne dans le cadre d’un pôle
technologique Rhône Alpes et de la filière aluminium. Ce projet est
soutenu par une majorité d’acteurs du territoire et du département (élus
et pouvoirs publics) sans l’officialiser ouvertement, ce que regrette la
CFDT.

Notre action est déterminée et responsable dans l’intérêt des
salariés et de l’emploi dans le cadre d’une véritable politique industrielle
en Maurienne. Nous avons été reçus à la direction du travail et au
ministère de l’industrie dans la semaine précédent, d’autres réunions avec
les différents acteurs sont prévues, avec la direction de Rio-Tinto/Alcan
aussi afin d’exprimer notre analyse, nos propositions et d’exposer notre
projet.
Suite à l'échec des négociations du 17 septembre, la
direction a posé un ultimatum de fermeture des 28 cuves.
La CFDT ne peut cautionner cette politique « de la terre
brûlée » des dirigeants et mène une action pour assurer le
maintien du fonctionnement des cuves à travers une
production à minima.
Elle passe outre la décision de la direction de Rio Tinto pour
assurer la pérennité du site.

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