08/09/2012

Retour de Bercy.

Voila quelques semaines que je n'ai pas posté mais... nouveau boulot, nouvelles fonctions, le temps manque pour bloguer, mais pas les sujets.

Le plus chaud reste celui de l'usine Rio Tinto Alcan et de son avenir dans la vallée. Après de courants échanges téléphoniques durant le mois d'août, nous sommes allés dans la semaine à Paris, avec Béatrice SANTAIS, travailler avec les membres du cabinet et échanger.

Tout d'abord, et c'est rassurant, les contacts entre le Ministre et l'entreprise ont été continus durant tout l'été. Une personne du cabinet est specialement dédiée au suivi du dossier et est en contact permanent avec les représentants syndicaux, et les élus locaux. 
Le ministére a une idée très précise de la chose, du nombre de salariés dans la vallée et de manière générale en Rhône-Alpes, et ne perd pas de vue le concept d'une filiére aluminium "à la française". L'autre point favorable est que le groupe RTA ne s'attendait certainement pas à ce que l'Etat se méle de la cession de l'usine. En bon groupe anglo-saxon, il est même quelque peu désapointé devant l'interventionisme dont fait preuve le ministère et craint la mauvaise presse qu'entrainerait une décision abrupte.

Dans les points qui me soucient, je note deux élements forts: 
-La loi annoncée et permettant la vente "forcée" d'une entreprise par un groupe international plutôt que la politique de la terre brulée que l'on connait habituellement, est bien à l'ordre du jour et nous a été confirmée par Michel Sapin en réunion de Groupe, mercredi matin. Mais elle interviendra certainement tardivement pour notre sujet puisque RTA a annoncé une décision pour octobre ou novembre. Des années de libéralisme sauvage ne s'effacent pas d'un coup de baguette magique, dommage.
-La difficulté à mobiliser au delà de notre région sur le sujet: alors que Dunkerque risque de subir les mêmes effets que nous dans quelques années, il nous est très difficile de faire prendre conscience à nos interlocuteurs de ce qu'ils s'apprètent à connaitre. 

Le Ministre ne fera pas d'annonces avant la fin du mois, il souhaite avoir des certitudes sur l'avenir du site et ne pas faire d'effets...d'annonces, ceci nous a été confirmé.

Ceci dit, je repars avec une vision bien écornée de Rio Tinto, y compris des dirigeants locaux.
Quand, il y a 5 ans, Roger FAVIER et Marc TOURNABIEN ont commencé à alerter leurs collégues de l'échéance du contrat énergétique, la direction nous certifiait que le probléme de l'usine n'était qu'énergétique ! Or, le chemin parcouru nous prouve que le groupe RTA ne souhaite pas conserver d'actifs dans un pays où les salariés ont droit à la retraire, à l'assurance maladie, au comité d'entreprise, aux 35 heures, à un salaire minimum garanti, etc..., bref, un pays civilisé.

L'usine de Saint Jean de Mne a été ultra rentable, a fourni le monde entier en cuves modernes et fiables mais tout cela ca n'interesse pas RTA.

L'aluminium, c'est comme l'acier, une poignée de groupes assurant l'essentiel de la production mondiale et s'arrangant pour faire varier les cours à leur avantage en organisant la pénurie ou l'abondance. En ce moment, il faut organiser la pénurie et pour cela on choisi de fermer les usines les moins rentables selon les critéres du sacro-saint libéralisme, en l'occurence, St Jean de Maurienne ne satisfait pas à ces critères.

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