La dureté des mots et la dérive des propositions n’ont comme objectifs de cacher l’échec de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité, faire oublier les affaires et faire oublier l’échec de la politique économique et sociale du gouvernement. On connaît cette méthode, Nicolas Sarkozy en est le spécialiste. C’est un peu le spécialiste des déclarations de guerre.
- En février 2008 il voulait déclarer « une guerre sans merci à l'endroit des trafics et des trafiquants ».
- En mars 2009 c’est la guerre « contre le phénomène des bandes et de haine dirigés contre deux piliers de la République, l'école et la police».
- En juillet 2010, c’est la guerre contre les « trafiquants et aux délinquants».
- En septembre 2009, il déclare encore «nous allons mener une guerre sans merci contre le décrochage scolaire».
La guerre contre les patrons voyous sur un autre terrain. Le problème, pour le Président de la République, c’est que ses déclarations de guerre récurrentes et régulières, n’ont aucun effet sur le terrain. Il n’y a pas d’étonnement à cet échec. Lorsqu’on supprime 11000 postes de policiers et de gendarmes depuis 2007, lorsqu’on voit que les dépenses de fonctionnement ont baissé entre 15 et 30 % depuis 2007 chaque année, lorsqu’on voit l’état de vétusté de certains commissariats…On ne peut pas s’étonner de cet échec.
Alors le gouvernement cherche des boucs émissaires, il cherche a lancer un certain nombre de polémiques stériles, comme on a vu hier avec Xavier Bertrand sur la vidéosurveillance.
La vidéosurveillance c’est un outil. La condamner par principe, c’est de l’idéologie, en faire la solution absolue c’est de la démagogie. La vidéosurveillance peut être utile, mais ce n’est pas
« l’outil miracle » qui pourrait faire reculer la sécurité. À Lille, c’est 4500 caméras et non pas une centaine qui sont déployées, avec toujours la recherche de l’efficacité. Ce qui est grave avec la politique développée dans nos quartiers avec une volonté d’avoir une « police de projection », c’est-à-dire d’avoir comme seul rapport l’intervention dure parce qu’elle n’intervient que lors de moments durs, des moments de débordements, d’émeutes…, c’est qu’on crée un élément de
« tension absolue » et de relation très négative entre la police et la population.
Ainsi, lorsqu’on abolie la police de proximité et lorsqu’on est dans une logique de guerre, on se retrouve dans une situation qui ne crée pas de lien. Les bonnes relations dans les quartiers c’est la condition de l’efficacité. Si nous voulons savoir qui deale, qui sont les délinquants, qui tient les halls,…il faut que la confiance existe, il faut qu’on ait le sentiments que l’action va être dans la durée, il faut qu’on ait le sentiment d’être protégé, sinon, c’est l’efficacité de l’action de la police qui n’existe plus.Alors oui, il faut changer de politique. Il faut remettre du monde sur le terrain. Il faut recréer des postes. Il faut retrouver la proximité. Il faut retrouver la cohérence globale d’une politique. Il faut comprendre qu’on inscrit une politique de sécurité dans la durée et non pas dans la culture du chiffre. …On a là, évidemment, une volonté de faire une polémique au mois d’août pour faire oublier les affaires qui ont occupé le mois de juillet.
Et puis, Nicolas Sarkozy recherche aussi, en parlant de sécurité, un électorat. La droite cherche l’électorat du Front National en prévision de l’élection présidentielle de 2012. Pendant ce temps, alors que le récent rapport du FMI sur la France met en doute sérieusement les prévisions de croissance du gouvernement et donc le potentiel « richesse » qui pourrait arriver dans notre pays pour faire reculer les inégalités, on constate au cœur de l’été, le nombre de famille qui ne peut prendre de vacances augmente. Madame Lagarde disait récemment que « la bataille de l’emploi n’était pas encore gagnée », c’est un euphémisme!
C’est cette réalité que le gouvernement veut faire oublier et que nous rappellerons tout au long de l’été et en particulier en septembre avec la rentrée sociale que nous souhaitons forte.
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